Pour cette nouvelle édition 2021 de l’Exposcience Occitanie, nous avons le plaisir de vous présenter le portrait de notre nouvelle marraine, Mme Isabelle Oswald, Directrice de l’unité mixte de recherche de Toxicologie Alimentaire (Toxalim) sur le centre INRAE*, Occitanie-Toulouse.
Pour l’occasion, nous l’avons interviewé avec le FReDD, le mercredi 26/05/2021 ! L’interview est à présent en ligne et à découvrir ici:
Recrutée en 2014 à l’INRA, après des études pour devenir ingénieure agronome à l’ENSA de Rennes où elle reçoit la médaille Tisserand en tant que major de sa promotion.
Elle travaille très tôt dans la recherche, de l’immunologie à la toxicologie en passant par la mycologie. Elle s’est attelée avec autant d’ardeur à chacune de ces disciplines et thématiques de recherche. Ses principaux sujets d’études sont les mycotoxines, des toxines issus de champignons présents dans environ 50 % des denrées.
Ces toxines peuvent être en cause dans certaines pathologies, ont un impact majeur en santé humaine et animale et défient la science par leurs multiples effets et par leur foisonnement. Un enjeu qui croît dans un contexte de réchauffement climatique favorable au développement des moisissures.
Actuellement, au sein d’une unité de réputation internationale de près de cent chercheurs, Isabelle dirige une équipe d’une vingtaine de personnes dont une partie travaille sur la biosynthèse des mycotoxines et l’autre sur la caractérisation de leur toxicité.
« Mon nouveau défi, c’est l’étude de l’effet des mélanges entre mycotoxines et avec d’autres contaminants, comme les métaux lourds. Nous sommes en effet exposés, dans la diversité de nos aliments, à des doses très faibles de contaminants, mais qui s’additionnent et génèrent parfois des effets cocktails ».
Isabelle Oswald prête son expertise à l’Anses et à l’EFSA qui évaluent les risques liés à la présence de contaminants dans les aliments. Ces recherches sont vouées à faire évoluer la réglementation puisque cette dernière ne considère pas encore les mélanges. On estime que l’on ne connaît que 20% des molécules produites par les champignons, et que certains métabolites de mycotoxines s’avèrent plus toxiques que les toxines de départ. C’est le cas pour l’aflatoxine, le plus puissant cancérigène naturel connu actuellement.
Isabelle Oswald reçoit le Laurier d’excellence de la recherche agronomique 2018. Avec plus de 200 publications scientifiques, un réseau international de collaboration et la formation d’une trentaine de thésards et de post-docs, Isabelle Oswald a par ses travaux marqué le monde des toxines de champignons. Cette récompense vient saluer le travail d’une équipe pendant une vingtaine d’années avec des résultats pionniers notamment dans la vaccination autour du porc et de l’humain.
En effet, elle obtient un premier résultat marquant en montrant que les mycotoxines peuvent diminuer la réponse vaccinale et donc que certains échecs de vaccination, chez l’animal comme chez l’homme, sont imputables à une alimentation contaminée, un lien qui n’avait pas été envisagé auparavant. Deuxième résultat pionnier, Isabelle établit que certaines mycotoxines affectent l’intestin, qui ne joue plus son rôle de barrière sélective et protectrice, montrant ainsi que ces contaminants alimentaires, même à faibles doses, peuvent avoir un effet délétère à long terme sur la santé.
Son parcours et ses travaux sont à retrouver sur ce portrait d’INRAE (source de cet article), et également à l’Exposcience Occitanie 2021 les 4 et 5 juin !
*INRAE : l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
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